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Jonathan Swift
(1721)
Table des matières
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre I
L'auteur rend un compte succinct des premiers motifs qui leportèrent à voyager. Il fait naufrage et se sauve à la nage dansle pays de Lilliput. On l'enchaîne et on le conduit en cet étatplus avant dans les terres.
Mon père, dont le bien, situé dans la province de Nottingham,était médiocre, avait cinq fils: j'étais le troisième, et ilm'envoya au collège d'Emmanuel, à Cambridge, à l'âge de quatorzeans. J'y demeurai trois années, que j'employai utilement. Mais ladépense de mon entretien au collège était trop grande, on me miten apprentissage sous M. Jacques Bates, fameux chirurgien àLondres, chez qui je demeurai quatre ans. Mon père m'envoyant detemps en temps quelques petites sommes d'argent, je les employai àapprendre le pilotage et les autres parties des mathématiques lesplus nécessaires à ceux qui forment le dessein de voyager sur mer,ce que je prévoyais être ma destinée. Ayant quitté M. Bâtes, jeretournai chez mon père; et, tant de lui que de mon oncle Jean etde quelques autres parents, je tirai la somme de quarante livressterling par an pour me soutenir à Leyde. Je m'y rendis et m'yappliquai à l'étude de la médecine pendant deux ans et sept mois,persuadé qu'elle me serait un jour très utile dans mes voyages.
Bientôt après mon retour de Leyde, j'eus, à la recommandation demon bon maître M. Bates, l'emploi de chirurgien surl'Hirondelle, où je restai trois ans et demi, sous le capitaineAbraham Panell, commandant. Je fis pendant ce temps-là des voyagesau Levant et ailleurs. À mon retour, je résolus de m'établir àLondres. M. Bates m'encouragea à prendre ce parti, et merecommanda à ses malades. Je louai un appartement dans un petithôtel situé dans le quartier appelé Old-Jewry, et bientôt aprèsj'épousai Melle Marie Burton, seconde fille de M. Edouard Burton,marchand dans la rue de Newgate, laquelle m'apporta quatre centslivres sterling en mariage.
Mais mon cher maître M. Bâtes étant mort deux ans après, etn'ayant plus de protecteur, ma pratique commença à diminuer. Maconscience ne me permettait pas d'imiter la conduite de la plupartdes chirurgiens, dont la science est trop semblable à celle desprocureurs: c'est pourquoi, après avoir consulté ma femme etquelques autres de mes intimes amis, je