RÉFUTATION des inculpations calomnieuses faites auxColons par l'auteur, et par les autres philosophes négrophiles,tels que Raynal, Valmont de Bomare, etc.
Conduite atroce des Nègres et des Mulâtres qui ont joué les premiersrôles dans les scènes tragiques de S. Domingue, et dontl'évêque Grégoire préconise les qualités morales et sociales.
Devoit-on? pouvoit-on affranchir tous les Nègres dansun jour? L'évêque Grégoire n'a point eu pour but,dans son ouvrage, de prouver la Littérature des Nègres.
NOTRE dédicace sera courte; nous n'avonspas eu, comme les nègres, le bonheurde trouver cent soixante-dix-septdéfenseurs, dont l'évêque Grégoire citeles noms, et auxquels il dédie son ouvrage.Nous faisons hommage du nôtreà un seul François, dont nous ignoronsmême le nom, mais dont le courageuxet vertueux dévouement à notre cause,est parvenu jusqu'à nous au-delà desmers, et restera pour jamais gravé dansnos coeurs. Un seul François, rédacteurdu Journal historique et politique dela Marine et des Colonies, en 17961,osa faire entendre la vérité, en dénonçantau Directoire la perfidie et lascélératesse de ses agens dans les colonies.Nous allons rapporter mot pour motl'article du journal, pour ne pas le dénaturerni l'affoiblir.
Note 1:(retour) Voyez Journal historique et politique de laMarine et des Colonies, 27 novembre 1796, nº 102.
«Le Directoire, obligé de s'en rapporteraux déclarations de ses agens dansles colonies, est trompé, comme l'ontété les trois législatures qui ont procédéla constitution de 1795. Des agens del'Angleterre, des ennemis implacablesde la classe la plus industrieuse des colonies,occupent toutes les places dansle Nouveau-Monde; et c'est sur le rapportde pareils hommes que le CorpsLégislatif prononceroit sur le situationpolitique et commerciale des colonies!sur le rapport des bourreaux on prononceroitsur le sort des victimes! Non, leDirectoire a été surpris; il ne confondrapas long-temps l'imposture avec la vérité;les traîtres qui ont perdu les colonies,avec ceux qui, après les avoir défenduesau prix de leur sang et de leurfortune, demandent justice ou la mort.Ce rapport n'est pas du Directoire, dessentimens plus justes l'eussent dicté;protecteur de l'égalité, il n'eût pas laissédans l'oubli la classe blanche, classe respectablepar ses malheurs, pour n'occuperle Corps législatif que des brigandsqui ont dévasté cet infortuné pays, quedes scélérats qui, après les avoir mis enmouvement, surprennent sans cesse lareligion, et trompent la confiance duDirectoire. Puisque le Directoire ne peutse rapporter qu'à la correspondance deses agens, nous croirions trahir les intérêtsde la France et de ses colonies, sinous n'observions pas combien il seroitdangereux de ne pas remonter plus haut.