Produced by Rénald Lévesque
Directeur du Syndicat administratif de France.
1890
CHAPITRE Ier. Les Captifs.
II. La Colombie
III. Poignet-d'Acier?
IV. Pad
V. L'Enlèvement
VI. Tonnerre
VII. Ouaskèma.
VIII. Merellum
IX. La Caverne de la Roche-Rouge
X. Combat
XI. Le Fort
XII. Trappeurs libres et de la Compagnie de la baie d'Hudson
XIII. La Fuite
XIV. Nick Whiffles et les Dompteur de Buffles.
XV. Pauvre Jacques
XVI. Pauvre Jacques (suite)
XVII. Le roi des mustangs
XVIII. L'amour d'une Clallome
XIX. La Chasse à la baleine
XX. Le Carcajou.
—Les Chinouks sont des femmelettes. Ils ne savent pas plus vaincreleurs ennemis que les torturer. Moi, j'ai tué deux fois quatre de leursguerriers.
—Tu as menti, Queue-de-Serpent, répliqua un des chefs, en frappant leprisonnier de son tomahawk.
Un flot de sang jaillit de la blessure que celui-ci avait reçue auvisage. Sans pousser une plainte, il continua:
—Oui, dans ma cabane, pendent les chevelures de deux fois quatre deceux que les Chinooks appellent leurs braves sont morts en pleurantcomme des daims timides.
Un nouveau coup de tomahawk l'atteignit à la poitrine. Les musclesfrémirent, ses dents grincèrent et des gouttes de sueur perlèrent sonfront, mais la douleur ne lui arracha aucun cri, aucun mouvementconvulsif.
—Les Chinouks, poursuivit-il stoïquement, ont le bras aussi faible quel'esprit. C'est du sang de lièvre qui gonfle leur coeur. Commentpourraient-ils triompher des vaillants Clallomes, eux qui ne peuvent lesrenverser quand les Clallomes sont attachés? J'ai enlevé ta femme,Oeil-de-Carcajou, et elle m'a servi comme esclave.
A ces mots, l'indien qu'il interpellait bondit de fureur. Tirant de sagaine un long couteau, il se précipita sur le captif pour l'en percer.Un de ses compagnons l'arrêta.
—Non, ne le tue pas encore, lui dit-il; nous lui montrerons comment les
Chinooks traitent les hiboux de son espèce.
Et, saisissant un bâton enflammé qui se consumait sur un brasier voisin,il flamba les jambes de sa victime, tandis