232.—IMPRIMERIE H. SIMON DAUTREVILLE ET Ce,RUE NEUVE-DES-BONS-ENFANTS, 3.

ESSAI
SUR
L'HISTOIRE RELIGIEUSE
DES
NATIONS SLAVES

PAR

LE COMTE VALÉRIEN KRASINSKI,

AUTEUR DE L'HISTOIRE DE LA RÉFORME EN POLOGNE,DU PANSLAVISME ET GERMANISME, ETC.
(Traduit de l'Anglais.)

PARIS
CHEZ GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES, PALAIS-ROYAL,
PÉRISTYLE MONTPENSIER.
1853.

(p. v) PRÉFACE.

L'ouvrage que l'on va lire a eu en Angleterre un grand succès d'estimeet deux éditions successives publiées en 1849 et en 1851. Bien que lebut de l'auteur, comme il le déclare lui-même à la fin de son livre,eût été surtout d'exercer une influence directe sur le public anglais,son travail présente néanmoins une étude trop sérieuse de faits laplupart inconnus en Europe, pour que la publication de cet ouvrage,dans la langue la plus répandue sur le continent, ne soit éminemmentutile à tous ceux qui, par position ou par goût, se livrent aux étudesphilosophiques, historiques et politiques. La controverse que lalecture de plusieurs pages de cet essai peut faire naître dansl'esprit des personnes qui ne partagent pas les idées et les croyancesreligieuses de l'Auteur, contribuerait puissamment, en se produisantpar la voie de la presse, à la découverte de la vérité dans l'une desplus importantes questions de l'histoire moderne.

En effet, l'histoire religieuse d'une nation, est, dit l'auteur,l'histoire de son développement moral et intellectuel; elle a toujoursexercé l'influence la plus décisive sur son état politique et social.Cette vérité n'a peut-être jamais été démontrée d'une manière plusévidente que dans les pays habités par les nations slaves.

Ces nations constituent la race la plus nombreuse en Europe, ellesoccupent la plus grande partie de son territoire et étendent leurdomination sur une grande partie de l'Asie.

(p. vi) La population slave se monte à 80 millions d'habitants soumisau joug de la Russie, de l'Autriche, de la Porte Ottomane et de laSaxe[1]. Un mouvement intellectuel des plus remarquables se manifestedans toutes les branches de la famille slave. Depuis un quart desiècle, la littérature a produit dans son sein un grand nombred'ouvrages d'un mérite supérieur, dans tous les genres deconnaissances humaines. En même temps que ce mouvement se propage, ilse développe parmi les populations slaves une tendance vers l'union deleurs branches multiples, et un désir irrésistible de se séparer despeuples d'origine différente, avec lesquels elles se trouvent mêléessous le rapport politique.

Cette tendance est le résultat naturel du progrès des communicationsentre les branches si variées de la race slave. On a été conduit àreconnaître que, malgré les différences de climats, de religions et deformes politiques susceptibles de modifier quelques traits decaractère, tous les Slaves ne forment, pour ainsi dire, qu'une seulegrande nation, parlant divers dialectes émanés de la même langue-mère,et tellement rapprochés l'un de l'autre, qu'un matelot de Raguse peuts'entretenir facilement avec un pêcheur d'Arkhangel, et un habitantslave de Prague communiquer sans plus de difficulté avec un bourgeoisde Varsovie ou de Moscou.

Dans un ouvrage intitulé: «Panslavisme et Germanisme,» l'auteuravait déjà cherché à appeler l'attention du public sur l'importance dumouvement slave, sur les dangers auxquels s'exposait la

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