cover

TABLE

VOYAGE
EN ÉGYPTE ET EN SYRIE,
PENDANT
LES ANNÉES 1783, 1784 ET 1785,
SUIVI
DE CONSIDÉRATIONS SUR LA GUERRE DES RUSSES ET DES TURKS,
PUBLIÉES EN 1788 ET 1789.

PAR C. F. VOLNEY,
COMTE ET PAIR DE FRANCE, MEMBRE DE L’ACADÉMIE FRANÇAIS,HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE SÉANTE A CALCUTA.

TOME DEUXIÈME.

colophon

P A R I S,
PARMANTIER, LIBRAIRE, RUE DAUPHINE.
FROMENT, LIBRAIRE QUAI DES AUGUSTINS.
——
M DCCC XXV.

 

OEUVRES
DE C. F. VOLNEY.

DEUXIÈME ÉDITION COMPLÈTE.

TOME III.

IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,
RUE JACOB Nº 24.

ÉTAT POLITIQUE DE LA SYRIE.

CHAPITRE PREMIER.

Précis de l’histoire de Dâher, fils d’Omar, qui a commandé à Acre depuis1750 jusqu’en 1776.

LE chaik Dâher qui, dans ces derniers temps, a causé de si vivesinquiétudes à la Porte, était d’origine arabe, de l’une de ces tribusde Bédouins qui se sont habituées sur les bords du Jourdain et dansles environs du lac de Tabarié (ancienne Tibériade). Ses ennemisaiment à rappeler que dans sa jeunesse il conduisait des chameaux; maisce trait, qui honore son esprit en faisant concevoir l’espace qu’il sutfranchir, n’a rien d’incompatible avec une naissance distinguée: il est,et sera toujours dans les mœurs des princes arabes de s’occuper defonctions qui nous semblent viles. Ainsi que je l’ai déja dit, leschaiks guident eux-mêmes leurs chameaux, et soignent leurs chevaux,pendant que leurs filles et leurs femmes broyent le blé, cuisent lepain, lavent le linge, et vont à la fontaine, comme au temps d’Abrahamet d’Homère; et peut-être cette vie simple et laborieuse fait-elle pluspour le bonheur que l’oisiveté ennuyée et le faste rassasié, quientourent les grands des nations policées. Quant à Dâher, il estconstant que sa famille était une des plus puissantes du pays. Après lamort d’Omar son père, arrivée dans les premières années du siécle, ilpartagea le commandement avec un oncle et deux frères. Son domaine futSafad, petite ville et lieu fort dans les montagnes au nord-ouest dulac de Tabarié. Peu après, il y ajouta Tabarié même. C’est lui quePocoke[1] y trouva en 1737, occupé à se fortifier contre le pacha deDamas, qui peu auparavant avait fait étrangler un de ses frères. En1742, un autre pacha, nommé Soliman-el-àdm, l’y assiégea et bombardala place, au grand étonnement de la Syrie, qui même aujourd’hui connaîtpeu les bombes[2]. Malgré son courage, Dâher était aux abois,lorsqu’un incident heureux et, dit-on, prémédité, le tira d’embarras.

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!