1907



UNE CONFÉDÉRATION ORIENTALE
COMME SOLUTION DE LA QUESTION D'ORIENT



par

un Latin




«L'Italie s'est fondée sur le principe des nationalités;
elle peut enélever le drapeau de préférence à toute autre nation.»
J. NOVICOW (La Possibilité du bonheur).




AVANT-PROPOS



Le problème soulevé en Extrême-Orient par la présente guerrerusso-japonaise ne saurait détourner complètement notre attention duvieux problème balkanique qui, depuis des siècles, préoccupe les nationseuropéennes. Il faudrait des volumes pour en retracer les différentesphases et étudier les soulèvements successifs des peuples de la Péninsulecontre la domination ottomane, et la fameuse question d'Orient, insolubleà première vue, reste, avec toutes ses menaces, à l'ordre du jour.

Or, dans les centaines d'ouvrages traitant spécialement de cette questionou s'y rapportant par certains côtés, nous n'avons trouvé que bienrarement, et indiquée en général de très sommaire façon, l'idée d'unesolution pratique possible. Les projets de partage de la Turquie, sinombreux autrefois, sont devenus bien rares aujourd'hui et présententl'inconvénient de rompre l'équilibre européen en favorisant telle ou tellegrande puissance. On se borne donc à souhaiter platoniquement que lespeuples chrétiens puissent se développer librement, ce qui est impossibledans l'état actuel des choses, en raison du régime turc et des rivalitésde race. On déclare que, si désirable soit-elle, la création d'uneconfédération balkanique reste pour le moment dans le domaine des utopies.On parle de toutes sortes de jeux d'alliances, sans croire à leurpossibilité ou à leur durée et sans rechercher une combinaison réalisable.

Il semble bien qu'il serait temps d'envisager en elle-même cette questiond'Orient posée depuis des siècles, qui est une des plaies de l'Europe etqui a provoqué depuis cinquante ans deux grandes guerres européennes.Jusqu'ici, en effet, on n'a envisagé, en Orient, que l'intérêt de quelquesgrandes puissances, et l'on a surtout parlé du «concert européen» et de«l'intégrité de l'Empire ottoman».

Ne devrait-on pas mettre un terme à d'incessantes agitations? Souventelles ont failli provoquer des conflits européens, et elles menacent des'aggraver davantage en raison des efforts que font les races chrétiennespour élargir leur territoire aux dépens d'abord du Turc et ensuite deleurs voisins chrétiens. Penser à une solution équitable du problèmebalkanique est d'autant plus urgent que les réformes imposées à laTurquie par les puissances ne sauraient remédier à une situation quel'on s'accorde unanimement à trouver déplorable.

Il s'en faut de beaucoup que ces réformes, partielles et locales, soientde nature à assurer à l'Etat turc une succession d'années exemptes de cessecousses violentes qui menacent à tout moment de précipiter l'inévitablecatastrophe; tout au plus constituent-elles un palliatif, qui pourraprolonger pour un certain temps l'agonie du régime ottoman.

Étant donné que la situation actuelle ne saurait plus se prolongerlongtemps sans que, d'une part la Russie, d'autre part l'Autriche (etderrière elle l'Allemagne) n'exercent leur poussée progressive, celle-civers Salonique, celle-là vers Constantinople, ce qui ne s'obtiendraitprobablement pas sans mettre en feu toute la péninsule balkanique,--auxhommes d'État appelés à fixer les destinées de l'Orient européen, commeaux personnes qui examinent la question en dehors de toute arrière-penséefavorable à l'une des grandes puissances, nous dirons ceci:

Le présent travail a pour objet de mettre en évidence une opinion toutepersonnelle concernant une solution possib

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