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ROBERT Ier
(923-936)
1910
Cet ouvrage forme le 188e fascicule de la Bibliothèque des Hautes
Études
Cet opuscule est destiné à combler la lacune qui existait entre lesouvrages sur les règnes de Charles le Simple et de Louis d'Outre-Mer,parus dans la série des Annales de l'histoire de France à l'époquecarolingienne entreprises sur l'initiative d'Arthur Giry[1]. L'étudeque M.W. Lippert a consacrée à Raoul, dans une thèse écrite et publiéeen Allemagne[2], n'était pas accessible à tous, et, malgré sa trèsréelle valeur, devait être rectifiée, modifiée ou complétée sur plusd'un point, principalement en ce qui concerne la topographie, ladiplomatique et les affaires de Lorraine.
Les identifications des noms de lieux, comme par exemple celles deDonincum avec Doullens (Somme) et de Calaus mons avecChaumont-le-Bois (Côte-d'Or), étaient évidemment à réformer, ainsi queje l'ai montré dans mes notes des Annales de Flodoard. Lescartulaires n'avaient pas été tous connus, ainsi ceux de Stavelot, deSaint-Étienne de Limoges; et les chartes de Saint-Hilaire de Poitierspubliées par Rédet n'avaient pas été utilisées. Plusieurs desdépouillements relatifs aux éditions des diplômes royaux étaient ouincomplets ou devenus insuffisants par suite des publicationspostérieures. Divers passages d'annales ou de chroniques n'étaient pasanalysés ou commentés d'une manière satisfaisante; enfin certainstextes avaient été omis, comme les Annales Nivernenses. Mais ce quirendait surtout désirable un nouveau travail, c'était la conceptionmême du rôle politique de Raoul à l'extérieur, que ni Kalckstein niLippert n'avaient bien nettement dégagé. En Lorraine et dans leroyaume de Provence, ce souverain a visiblement fait des efforts pourétendre l'influence française et il s'est servi de son frère Boson,possessionné à la fois dans les vallées de la Meuse et du Rhône, pourparvenir à ses fins. C'est sous son règne que se pose nettement laquestion de savoir si le roi de France succédera ou non aux rois deLorraine et de Provence. Les droits incontestables de Raoul sur cedernier royaume et sa puissante position en Bourgogne, à proximité dela Lorraine, semblaient le désigner pour recueillir ces héritages,mais sa situation même d'adversaire de Charles le Simple, ledescendant direct des Carolingiens, lui fit visiblement un tortimmense à en juger par les résultats obtenus. Ajoutez à cela la lutteacharnée contre les Normands et l'hostilité de ses propres vassaux.Tel est le point de vue que nous nous sommes efforcé de mettredavantage en lumière.
Nous n'avons pas non plus négligé de souligner certains détails denature à éclairer un peu des faits enveloppés d'obscurité, ainsil'antagonisme entre la famille comtale de Dijon et les Robertiens oules causes d'union et de rupture entre Herbert de Vermandois et Huguesle Grand. On ne s'est occupé des antécédents de Robert Ier ou de lapersonnalité et des actes de Charles le Simple que dans la mesure oùcela était nécessaire au récit des événements, M. Eckel ayant déjàtraité à fond ces questions.
Il n'y avait pas ici place pour une bibliographie du genre de cellesqui sont en tête des volumes relatif