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Benjamin ConstantADOLPHE(1816)

Table des matières

PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION OU ESSAI SUR LE CARACTÈRE ET LERÉSULTAT MORAL DE L'OUVRAGEPRÉFACE DE LA TROISIÈME ÉDITIONAVIS DE L'ÉDITEURCHAPITRE PREMIERCHAPITRE IICHAPITRE IIICHAPITRE IVCHAPITRE VCHAPITRE VICHAPITRE VIICHAPITRE VIIICHAPITRE IXCHAPITRE XLETTRE À L'ÉDITEURRÉPONSE.

PRÉFACE DE LA SECONDE ÉDITION OU ESSAI SUR LE CARACTÈRE ET LERÉSULTAT MORAL DE L'OUVRAGE

Le succès de ce petit ouvrage nécessitant une seconde édition,j'en profite pour y joindre quelques réflexions sur le caractèreet la morale de cette anecdote à laquelle l'attention du publicdonne une valeur que j'étais loin d'y attacher.

J'ai déjà protesté contre les allusions qu'une malignité quiaspire au mérite de la pénétration, par d'absurdes conjectures, acru y trouver. Si j'avais donné lieu réellement à desinterprétations pareilles, s'il se rencontrait dans mon livre uneseule phrase qui pût les autoriser, je me considérerais commedigne d'un blâme rigoureux.

Mais tous ces rapprochements prétendus sont heureusement tropvagues et trop dénués de vérité, pour avoir fait impression. Aussin'avaient-ils point pris naissance dans la société. Ils étaientl'ouvrage de ces hommes qui, n'étant pas admis dans le monde,l'observent du dehors, avec une curiosité gauche et une vanitéblessée, et cherchent à trouver ou à causer du scandale, dans unesphère au-dessus d'eux.

Ce scandale est si vite oublié que j'ai peut-être tort d'en parlerici. Mais j'en ai ressenti une pénible surprise, qui m'a laissé lebesoin de répéter qu'aucun des caractères tracés dans Adolphe n'ade rapport avec aucun des individus que je connais, que je n'aivoulu en peindre aucun, ami ou indifférent; car envers ceux-cimêmes, je me crois lié par cet engagement tacite d'égards et dediscrétion réciproque, sur lequel la société repose.

Au reste, des écrivains plus célèbres que moi ont éprouvé le mêmesort. L'on a prétendu que M. de Chateaubriand s'était décrit dansRené; et la femme la plus spirituelle de notre siècle, en mêmetemps qu'elle est la meilleure, Mme de Staël a été soupçonnée, nonseulement s'être peinte dans Delphine et dans Corinne, maisd'avoir tracé de quelques-unes de ses connaissances des portraitssévères; imputations bien peu méritées; car, assurément, le géniequi créa Corinne n'avait pas besoin des ressources de laméchanceté, et toute perfidie sociale est incompatible avec lecaractère de Mme de Staël, ce caractère si noble, si courageuxdans la persécution, si fidèle dans l'amitié, si généreux dans ledévouement.

Cette fureur de reconnaître dans les ouvrages d'imagination lesindividus qu'on rencontre dans le monde, est pour ces ouvrages unvéritable fléau. Elle les dégrade, leur imprime une directionfausse, détruit leur intérêt et anéantit leur utilité. Chercherdes allusions dans un roman, c'est préférer la tracasserie à lanature, et substituer le commérage à l'observation du coeurhumain.

Je pense, je l'avoue, qu'on a pu trouver dans Adolphe un but plusutile et, si j'ose le dire, plus relevé.

Je n'ai pas seulement voulu prouver le danger de ces liensirréguliers, où l'on est d'ordinaire d'autant plus enchaîné qu'onse croit plus libre. Cette démonstration aurait bien eu sonutilité; mais ce n'était pas là toutefois mon idée principale.

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