LES POÈMES D'OSCAR WILDE
Les Poèmes ont été publiés en 1881, puis réimprimésen 1882 aux États-Unis.
Né en 1856, Oscar Wilde venait alors d'acheverses études à Oxford où il avait passé cinq années auMagdalen collège, remportant, en 1878, le prix Newdegatepour son poème Ravenne, écho des émotionset des souvenirs qu'il avait rapportés, l'année précédente,de son voyage en Italie et en Grèce avec leprofesseur Mahaffy.
Les Poèmes firent grand bruit dans les cercleslittéraires londoniens. Wilde fut très discuté.
Pour les uns, son oeuvre n'était que la réuniondes informes essais d'un collégien sans originalité,rejetant en hâte dans la circulation ce qu'il avaitpu s'assimiler plus ou moins étroitement des idéeset de la civilisation des Anciens.
Pour d'autres, les Poèmes affectaient la plusfausse, la plus artificielle recherche d'originalité.
On y voyait, à les entendre, régner ce stylealambique, contourné, bizarre que fut jadis celuide Lily et des Euphuistes, de Gongora et des Précieuses,et tout cela réussissait mal à masquer levide d'une âme incapable de penser par elle-même.
Pour un troisième groupe enfin, il fallait voirdans les Poèmes comme «l'Evangile d'un nouveauCredo». Wilde n'était-il pas l'apôtre et le pontifede l'art pour l'art, l'homme qui faisait bon marchédu «puissant empire aux pieds d'argile», de la«petite île désertée par toute chevalerie»? Chezlui plus de patriotisme, plus de haine invétérée duPapisme...
... «Parmi ses collines (de l'Angleterre), disaitun de ses sonnets, s'est tue cette voix qui parlaitde liberté. Oh! quitte-la, mon âme, quitte-la! Tun'es point faite pour habiter cette vile demeure detrafiquants où chaque jour
«On met en vente publique la sagesse et le respect,où le peuple grossier pousse les cris enragésde l'ignorance contre ce qui est le legs dessiècles.
«Cela trouble mon calme. Aussi mon désir est-il
de m'isoler dans des rêves d'art et de suprêmeculture, sans prendre parti ni pour Dieu ni pourses ennemis1.»
Note 1: (retour) Théoretikos.
On ne pouvait lui refuser toute attache dans lepassé et ce culte des choses d'autrefois qui est unepartie du patrimoine intellectuel de l'artiste. S'il nevoulait prendre parti ni pour Dieu ni pour ses ennemis,son dédain de la bataille vile, des cris enragésde l'ignorance, érigeait une sorte d'autel aupassé
«Esprit de beauté, reste encore un peu, chantait-ildans son Jardin D'Eros, ils ne sont pas tousmorts, tes adorateurs de jadis. Il en vit encore unpetit nombre de ceux à gui le rayonnement de tonsourire est préférable à des milliers de victoires,dussent les nobles victimes tombées à Waterloo, seredresser furieuses contre eux. Reste encore, il ensurvit quelques-uns
«Qui pour toi donneraient leur part d'humanitéet te consacreraient leur existence. Moi, dumoins, j'ai agi ainsi. J'ai fait de tes lèvres manourriture de tous les jours et dans tes templesj'ai trouvé un festin somptueux, tel que n'eût pume le donner ce siècle affamé, en dépit de ses doctrinestoutes neuves où tant de scepticisme s'offresous une forme si dogmatique.
«Là ne coule aucun Céphise, aucun Hissus.Là
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