MÉMOIRES
DE LA
COMTESSE DE BOIGNE

I

Il a été tiré de cet ouvrage mille exemplaires sur vergé teinté des Papeteries de Corvol-l'Orgueilleux tous numérotés.
No 166

ADÈLE D'OSMOND, COMTESSE DE BOIGNE
d'après uneminiature de J. Isabey appartenant à Madame Achille Fould.

RÉCITS D'UNE TANTE

MÉMOIRES
DE LA
COMTESSE DE BOIGNE
NÉE D'OSMOND

PUBLIÉS INTÉGRALEMENT D'APRÈS LE MANUSCRIT ORIGINAL

I

Versailles.—L'Émigration.
L'Empire.—La Restauration de 1814.

PARIS
ÉMILE-PAUL FRÈRES, ÉDITEURS
100, RUE DU FAUBOURG-SAINT-HONORÉ
1921

(p. v) AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS

La publication des Mémoires de la comtesse de Boigne a fait l'objetd'un long procès dont le jugement, rendu en première instance à Parisle 28 juillet 1909, fut confirmé en Cour d'Appel le 28 février 1911 etratifié définitivement par un arrêt de la Cour de Cassation du 26février 1919.

Les héritiers de madame de Boigne, née d'Osmond, n'auraientprobablement pas entrepris cette publication ou auraient, tout aumoins, estimé préférable de l'ajourner encore; mais, puisqu'elle a étéfaite, certains scrupules deviennent sans valeur. Maintenant que leursdroits sont reconnus, rétablis, ils tiennent à ce que cettepublication soit reprise, dans l'intérêt même de la sciencehistorique, mais à ce qu'elle soit faite, cette fois, sanssuppressions ni modifications de texte, conformément à la volonté del'auteur qui, dans son testament du 25 mai 1862, laissait à seshéritiers le soin de publier «un manuscrit en trois volumes intituléRécits d'une tante» quand et comment ils le jugeraient à propos,mais «à la seule condition de ne rien changer».

Cette condition se trouvait d'autant plus aisément réalisablequ'aucune retouche n'était nécessaire pour l'impression. Ce fut madamede Boigne elle-même qui divisa son œuvre en huit parties dont elletraça les (p. vi) titres, subdivisant ensuite chaque partie enchapitres dont elle rédigea les sommaires. Elle écrivit d'abord lahuitième partie de ses mémoires, la plus importante comme étenduepuisqu'elle dépasse le quart du manuscrit, la plus importanteégalement au point de vue historique car, les événements qu'ellegroupe sous le titre d'ensemble de Fragments, elle les relatait aumoment même avec le plus grand soin et en indiquant minutieusementcomment, dans quelles conditions elle se trouvait ainsi renseignée. Cefut ensuite qu'elle songea à revenir sur le passé, à rapporter lesévénements déjà lointains demeurés présents à son souvenir ou qu'elleavait entendu raconter par des personnes lui semblant dignes deconfiance. C'est ainsi que, dans la première partie, avec la craintede manquer parfois à sa précision habituelle, elle relate, bien desannées après, des faits ou de simples épisodes survenus pendant sonenfance et, parfois même, avant sa naissance.

Certains lecteurs éprouveront de l'étonnement et peut-être du regreten constatant l'absence de toute annotation. Les érudits tiennent fortjustement aux notes que Sainte-Beuve qualifiait de «livre d'en bas» etqu'Henri Houssaye appréciait au point d'affirmer que «ce livre d'enbas est le répondant du livre d'en haut». Mais les Mémoires de laco

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!