MANUEL
DE
LA POLITESSEDES
USAGES DU MONDE
ET
DU SAVOIR-VIVRE

PAR

Madame J.-J. LAMBERT

PARIS

DELARUE, LIBRAIRE-ÉDITEUR

5, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 5


LE SAVOIR-VIVRE

Appliquez-vous surtout, c'est le grand livre,
A vous former dans l'art du savoir-vivre.

J.-B. Rousseau.

Soyez toujours à la pensée d'autrui, c'est encela surtout que consiste le savoir-vivre.

Boileau.

... Il parlait comme un livre,
Toujours d'un ton confit en savoir-vivre.

Gresset.

Faire connaître les usages, les convenances, tousles égards de politesse que les hommes se doiventréciproquement dans la société,—c'est le but dece livre. Son titre l'annonce assez clairement pourdispenser de tous prolégomènes.

Cela dit, nous entrons en matière.

L'ÉTIQUETTE

Il y a deux sortes d'étiquette: l'étiquette de couret l'étiquette des salons.

L'étiquette des salons, est, à proprement parler,le cachet, l'estampille qui distingue la bonne compagnie.C'est l'ensemble des obligations, des bienséances,qu'elle a cru devoir s'imposer dans lesrelations sociales, afin de les rendre plus agréables.

L'étiquette préside à tous les salons: sévère, rigoureusedans quelques-uns, mitigée dans d'autres;c'est à l'homme du monde qui les fréquente, àconsulter ce thermomètre et à régler ses allures enconséquence.

Quant à l'étiquette de cour, elle a disparu avecla monarchie; elle n'est plus qu'une tradition, qu'unsouvenir des temps passés. Mais comme ce souvenirrevient souvent encore sous la plume des ennemisde la royauté, comme ils se plaisent à le chargeret à le noircir, il est bon de lui restituer sesvéritables couleurs. C'est pourquoi, si vous le voulezbien, nous allons nous rendre à Versailles etpénétrer un instant dans les grands et petits appartements.

UNE JOURNÉE DE LOUIS XIV

Nous sommes dans une grande chambre carrée,tendue de soie et d'or, devant un lit resplendissantde velours: c'est la chambre du roi.

Bontemps, premier valet de chambre, qui a passéla nuit, couché sur un lit de camp, auprès de SaMajesté, est allé s'habiller dans l'antichambre. Ilrentre et attend en silence que la pendule ait marquésept heures, selon la consigne qu'il a reçue.Alors il s'approche du lit, tire les rideaux en disant:«Sire, l'horloge a sonné.»

Et il s'en va aussitôt annoncer le réveil du roi.C'est le petit lever; ou, suivant l'expression descourtisans: «Il fait petit jour chez le roi.»

La porte s'ouvre à deux battants pour livrer passageau Dauphin et à ses enfants, à Monsieur, etau duc de Chartres, qui viennent souhaiter le bonjourà Sa Majesté et s'enquérir de sa santé.

Le duc du Maine, le comte de Toulouse, le ducde Beauvilliers, premier gentilhomme de lachambre, le duc de la Rochefoucauld, grand-maîtrede la garde-robe, entrent, suivis du premier valetde la garde-robe et d'autres officiers, qui tiennentles habits du roi.

Le premier médecin et le premier chirurgiensont présents: ils assistent toujours au lever ainsiqu'au coucher.

Bontemps prend une soucoupe de vermeil etverse de l'eau spiritueuse sur les mains du roi. Leduc de Beauvilliers présente le bénitier, et Sa Majesté,après une courte prière, quitte son lit. Leduc lui aide à passer une somptueuse robe dechambre; M. de Saint-Quentin étale plusieurs perruquesaux yeux du roi, qui en choisit une etl'ajuste lui-même. Bontemps lui passe ses chaussons,ses bas, et le duc de Be

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