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LA FEMME AUTEUR.

TOME II.

LA

FEMME AUTEUR,

OU

LES INCONVÉNIENS

DE LA CÉLÉBRITÉ,

Par MME. DUFRENOY.

TOME II.

IMPRIMERIE DE POULET.

A PARIS,

Chez Bechet, Libraire, quai des Augustins,No. 63.

1812.

1

LA FEMME AUTEUR,

ou

LES INCONVÉNIENS

DE LA CÉLÉBRITÉ.

CHAPITRE PREMIER.

La vie ressemble à une coupe d'eau limpide, qui se trouble à mesurequ'on la boit. Anaïs n'avait encore éprouvé aucun de ces chagrins quiamènent à leur suite la défiance. La mort de ses parens avait briséson cœur sans le flétrir. Un homme sensible et respectable étaitdevenu son consolateur 2 et son appui. Les premiers pas qu'elle avaitfaits dans la carrière des arts, avaient été marqués par des succès.Elle n'avait souffert ni de l'injustice ni de l'ingratitude depersonne. A peine venait-elle de faire le sacrifice généreux de safortune à la mémoire de son époux, qu'elle en avait retrouvé une danscelle de son ami. Rien n'avait terni pour elle la fraîcheur desillusions de la jeunesse. Elle s'était abandonnée avec délices àcelles de l'amour; mais l'amour allait lui ravir cette douce confiancequi prête tant de charmes à tous les sentimens. La nature ne luiprésentera plus un aussi riant aspect. Les rêves de la gloire, lesplaisirs de l'amitié ne lui suffiront 3 plus. Elle avait entrevu unefélicité plus vive, plus entière; et sans en avoir joui un instant,elle allait la regretter sans cesse.

La marquise avait senti se réveiller, sur la tombe de son père, cejuste sentiment d'orgueil qui parle si fortement à l'ame des personnesd'un esprit supérieur, lorsqu'elles se croient offensées. Ce sentimentlui donna le courage momentané de renoncer à un amour sans espérance,et le désir d'imprimer plus d'éclat à son nom. Ce désir, qui n'étaitque l'effet d'un noble dépit, trompa madame de Simiane; elle crut neplus aimer, et quand elle vint retrouver Mr. D., ses traits offraientl'empreinte d'une 4 dignité calme, qui le surprit et le charma.

Vous avez dû être étonné, lui dit-elle, de l'impression que j'ai reçuede la lettre qui vous est arrivée ce matin. Je vais vous révéler ceque je vous ai tu long-temps, ce que long-temps je me tus à moi-même.J'aimais monsieur de Lamerville; mon souhait le plus ardent était delui plaire, de lui appartenir. La gloire dont il s'est couvert, leséloges que son oncle m'a faits de lui, l'admiration générale qu'ilinspire, et peut-être aussi le besoin de ce rare bonheur dont l'imagefrappa mes yeux dans mon enfance, bonheur que je n'aurais jamais crupayer trop cher, tout a ...

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