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BIBLIOTHÈQUE FRANÇAISE.

ABRÉGÉ
DE
L'HISTOIRE GÉNÉRALE
DES VOYAGES;

Par J.-F. LAHARPE.

TOME DEUXIÈME.

Enseigne de l'éditeur.

PARIS,
MÉNARD ET DESENNE, FILS.
1825.

(p. 001) ABRÉGÉDEL'HISTOIRE GÉNÉRALEDES VOYAGES.

PREMIÈRE PARTIE.
AFRIQUE.
LIVRE TROISIÈME.
VOYAGES AU SÉNÉGAL ET SUR LES CÔTES D'AFRIQUE JUSQU'À SIERRA-LEONE.

CHAPITRE PREMIER.

Voyages de Cadamosto sur la rivière du Sénégal et dans les pays voisins.Azanaghis. Tegazza. Côte d'Anterota. Pays de Boudomel. Pays de Gambra.

Après avoir parcouru les principales îles placées dans l'Océanatlantique vis-à-vis le continent africain, et dont les Européens sesont emparés à la même époque où ils commencèrent à reconnaître(p. 002) la côte occidentale de cette partie du monde, nous allons, enretournant un peu sur nos pas, suivre avec les voyageurs cette mêmecôte, depuis le désert de Sahara jusqu'à Sierra-Leone, où commence laGuinée proprement dite.

Avant de passer par le détroit de Gibraltar dans l'Océan qui baigne lacôte occidentale d'Afrique, on trouve, sur les bords de la Méditerranée,les contrées connues autrefois des anciens, et qui forment ce que lesmodernes ont appelé Barbarie; Alger et son domaine, qui est l'ancienneNumidie; Tunis, qu'on croit être Carthage; Tripoli, la grande Syrte,Barca, tout ce qui composait les possessions romaines jusqu'au montAtlas. Au-delà du détroit est le royaume de Fez, l'empire de Maroc,autrefois la Mauritanie Tingitane; Dara, Tafilet, pays gouvernés jadispar Syphax et par Bocchus, mais sous la dépendance ou la protection desRomains, qui avaient poussé leurs conquêtes jusqu'au désert.

À l'orient, les Romains possédaient encore l'Égypte et la Nubie, etconnaissaient quelques ports de la mer Arabique. La grande région qu'ilsappelaient Éthiopie, et que nous nommons Abyssinie, ne leur était connueque de nom. Elle ne l'est guère davantage aux modernes, qui pourtant enont fréquenté quelques ports, comme Adel, Zeyla, Souakem, etc., maisn'ont que peu pénétré dans l'intérieur des terres. À l'égard de la côteorientale d'Afrique, que nous avons vu découvrir par les Portugais(p. 003) après qu'ils eurent doublé le cap des Tourmentes, et quicontient les royaumes de Mosambique, de Quiloa, de Monbassa, de Mélinde,tout ce qu'on appelle le Zanguébar et la côte d'Ajan, les commerçans deTyr et de Phénicie y descendaient par la voie beaucoup plus courte de lamer Rouge, dans des temps dont il nous reste bien peu de traces. Nousavons vu que, par la même voie, les Arabes ou Maures de la Mecque, ceuxde Barbarie, et plus récemment les Turcs, y venaient commercer quand lesPortugais y arrivèrent. Mais, quand ces mêmes Portugais, quand lesAnglais et les Français abordèrent en Guinée, ils n'y trouvèrent que desNègres et des serpens. Là commence donc pour nous la description d'unenouvelle terre découverte par les modernes pour le malheur de seshabitans, qui depuis n'ont pas cessé d'être vendus aux nations del'Europe pour exploiter les possessions du Nouveau-Monde et des îles dela mer des Indes.

Avant de parler de la Guinée proprement dite, nous nous arrêteronsd'abord sur les pays voisins de la rivière de Sénégal, en remontant dansl'intérieur des

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