L'Illustration, No. 3655, 15 Mars 1913
Ce numéro comprend vingt-quatre pages.--Il est accompagné de LA PETITEILLUSTRATION, Série-Roman nº 2, contenant la deuxième partie du roman deM. Marcel Prévost: Les Anges gardiens.
DEVANT ANDRINOPLE: LE BLOCUS DES ASSIÉGEANTS PAR LA NEIGE
Photographie du lieutenant G. Staïnof, du 30e régiment d'infanteriebulgare.--Voir les autres photographies, pages 234 et 235.
La semaine prochaine, LA PETITE ILLUSTRATION publiera:
L'Homme qui assassina pièce en 4 actes de M. Pierre Frondaie, d'aprèsle roman de M. Claude Farrère.
Le numéro suivant (29 mars) contiendra la troisième partie du roman deM. Marcel Prévost: Les Anges gardiens.
Paraîtront ensuite, alternant avec les 4e et 5e parties des Angesgardiens: Les Flambeaux, de M. Henry Bataille; Servir et la Chiennedu roi, de M. Henri Lavedan; L'Embuscade, de M. Henry Kistemaeckers.
Puis viendront:
Les Éclaireuses, de M. Maurice Donnay; Hélène Ardouin, de M.Alfred Capus; L'Habit vert, de MM. Robert de Flers et G.-A. deCaillavet, et le roman de M. Paul Bourget: Le Démon de midi.
De deux fenêtres éloignées l'une de l'autre, situées chacune à uneextrémité de mon appartement, celle-ci au nord, celle-là au midi, de lafenêtre de ma chambre et de celle de mon cabinet, je vois construiredeux maisons.
Je les regarde s'élever à la place même où l'an dernier se tenaient, sidroites encore, celles que j'ai vu jeter à bas, dont il ne reste plustrace que dans mon souvenir, et peut-être dans celui des hommes qu'ellesont abrités. Et ces deux maisons, je ne sais pourquoi, occupent ma vie.Si ce n'est que toutes les deux elles sont «de rapport» et qu'ellesauront le même nombre d'étages, elles présentent déjà un caractère trèsdistinctif. L'une, sur laquelle donne ma chambre, est en béton armé oudu moins jusqu'à présent, et rien ne permet de croire qu'il en seradifféremment dans la suite. L'autre, qui forme le principal paysage demon cabinet, est en pierre.
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Ces deux maisons, qui sont séparées par tout un pâté d'immeubles, etqui, par conséquent, ne peuvent pas «se voir», et qui ne sont pas dansles mains des mêmes entrepreneurs, ont cependant et gardent jusqu'iciune hauteur pareille, montant chaque jour, en se suivant, comme si ellesle faisaient exprès, quoique la maison de pierre ait tendance à gagnersur sa voisine. Chaque matin, dès que je me lève, il faut--c'est plusfort que moi--que j'aille jeter mon premier coup d'oeil sur le chantierqui m'attire au saut du lit, celui de la maison en béton. Je ne peux pasdire que ce spectacle m'enchante et me procure un réveil câlin. Rienn'est moins gracieux déjà que l'aspect de