Un frère de Nicolas Foucquet

FRANÇOIS

ARCHEVÊQUE DE NARBONNE

EXILÉ À ALENÇON

PAR

Louis DUVAL

Archiviste de l'Orne

MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, ARTS
ET BELLES-LETTRESDE CAEN

CAEN

HENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-LIBRAIRE

RUE FROIDE, 2 ET 4

1894

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Extrait des Mémoires de l'Académie nationale des Sciences,Arts et Belles-Lettres de Caen.

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UN FRÈRE DE NICOLAS FOUCQUET

FRANÇOIS

Archevêque de Narbonne, exilé à Alençon.


L'histoire de la chute de Nicolas Foucquet n'est plus à faire, après letravail impartial et complet de M. Jules Lair. Mais le surintendant,coupable ou non, ne fut pas seul atteint, et la colère du roi n'épargnaaucun des membres de sa famille, pas même sa mère, femme d'une foiantique, qui, apprenant son arrestation, ne laissa échapper que cesparoles: «C'est maintenant, ô mon Dieu, que j'espère du salut de monfils!» Madame Foucquet la mère fut, comme sa bru, comme tous ses fils,soumise au bannissement. Toute la famille fut dispersée. Le frère aînédu surintendant, l'archevêque de Narbonne, fut exilé à Alençon. Sonséjour y fut marqué par des bienfaits; il y a laissé des souvenirs quele temps n'a pas complètement effacés, et il s'y est acquis, en quelquesorte, des droits de cité.

François Foucquet avait été le premier fruit d'une union qui devaitproduire douze enfants. Il naquit à Paris, rue de Jouy, le 26 juillet1611.

Fidèle aux anciennes traditions de sa famille, et préoccupé d'assurerl'avenir de ses enfants, dont le dernier garçon, Gilles, né en 1635, setrouvait de vingt-quatre ans plus jeune que son aîné, Foucquet le père,après avoir rempli avec succès des missions administratives pleines dedifficultés, s'était appliqué à des entreprises commerciales etmaritimes qui faisaient le plus grand honneur à son esprit d'initiativeet qui montrent en lui un précurseur de Colbert. La grande œuvre de savie fut «l'organisation de la marine marchande et la colonisation desAntilles.»

Dans l'acte de société du mois de mai 1635, on trouve des stipulationsen faveur des sauvages convertis et des gentilshommes qui ironts'établir dans cette colonie, sans rien diminuer de leur noblesse. Ils'employa également pour obtenir l'envoi de missionnaires à laGuadeloupe, à la Martinique, à la Guyane, au Canada. Il associait sesfils aînés à cette œuvre de colonisation. Nicolas Foucquet, son filscadet, appelé à une fortune si brillante et si tragique, l'aidait pourla partie administrative et commerciale de ces grandes entreprises[1],François s'était réservé les missions, et nous en avons la preuve danssa bibliothèque, qui renfermait un Dictionnaire caraïbe.

«Un souffle religieux traversait la maison», dit M. Jules Lair[2]. Troisdes filles avaient renoncé aux joies de la famille pour entrer aucouvent de la Visitation. «L'aîné, François Foucquet, devant quis'ouvraient toutes les carrières mondaines, successivement conseiller auGrand-Conseil (1er septembre 1632), puis au Parlement de Paris, étaitentré dans les ordres. En 1637, à peine âgé de vingt-sept ans, il futnommé par le roi évêque de Bayonne. Le jeune prêtre lui-même refusaitcet honneur, et ne se laissa vaincre qu'à de vives sollicitations. Le 25mars 1639, il fut sacré dans l'église du Grand-Jésus de la rueSaint-Antoine, par Claude de Rueil, évêque d'Angers, avec l'assistanced'un grand nombre de prélats, des archevêques de Tours et de Bourges, etdu nonce du pape.

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