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PARIS,
MÉNARD ET DESENNE, FILS.
1825.
Histoire naturelle du cap de Bonne-Espérance.
Les Européens, du Cap divisent l'année en deux saisons, l'hiver etl'été. Ils nomment le premier mousson humide, et l'autre moussonsèche. Celle-ci commence au mois de septembre, (p. 2) c'est-à-dire àla fin de notre été, et la première au mois de mars, avec notreprintemps. Dans la saison de l'hiver, le Cap est sujet auxbrouillards. Cependant le soleil se fait voir par intervalles, exceptépendant les mois de juin et de juillet, où les pluies sontcontinuelles. L'air, dans cette saison, est froid, rude et fortdésagréable, mais jamais plus qu'en Allemagne pendant l'automne.Jamais l'eau ne gèle à plus de trois lignes d'épaisseur, et la glacese dissipe aux premiers rayons du soleil. Le tonnerre et les éclairssont très-rares au Cap, excepté vers le changement des saisons, auxmois de mars et de septembre; encore n'y sont-ils jamais violens nidangereux.
Les eaux qui tombent avec rapidité du sommet des montagnes, coulantensuite dans des canaux ombragés d'arbres ou de buissons, sont sifroides, qu'elles conservent cette qualité dans les vases où ellessont renfermées, jusqu'à causer un véritable frisson à ceux qui enboivent. On trouve aussi des sources d'eaux chaudes, et d'autres quisont même brûlantes: de ce nombre sont deux bains célèbres à trentemilles du Cap: les eaux ont la clarté du cristal. Kolbe n'en avaitjamais goûté de si ferrugineuses; mais elles n'en sont pas moinsagréables. On peut les employer à toutes sortes d'usages, excepté àblanchir le linge, parce qu'elles lui donnent une teinte jaune qu'ilne perd jamais. En entrant dans le bain, on ressent une chaleurpresque insupportable, surtout (p. 3) si l'on y entre, par degrés;mais elle cesse bientôt d'être incommode, et l'on se trouve dans unesituation délicieuse: cependant on est obligé d'en sortir au bout decinq ou six minutes, parce qu'elle resserre la partie inférieure duventre, jusqu'à faire perdre haleine. On est rétabli sur-le-champ ense mettant au lit, où l'on éprouve d'abord une sueur abondante, aprèslaquelle on se lève avec une légèreté dont on est surpris. Quinzejours de ce bain, pris une fois le jour, purifient le corps de toutessortes d'humeurs peccantes par les sueurs et les selles, etquelquefois par des vomissemens. Kolbe a connu plusieurs personnes quilui devaient leur guérison; l'une, d'une paralysie de bras; l'autre,de la surdité; une femme, de plusieurs autres maladies compliquées.
Enfin Kolbe est persuadé que les eaux du Cap sont aussi claires, aussidouces et aussi saines qu'il y en ait au monde. Les médecins, ouplutôt les chirurgiens du Cap les ont trouvées salutaires dans toutessortes de cas. Elles conservent leur douceur et leur clarté sur mer,dans les plus longs voyages. Sur le bâtiment où Kolbe