Les Indes noires

par

JULES VERNE

TABLE DES MATIÈRES

I    Deux lettres contradictoires
II    Chemin faisant
III    Le sous-sol du Royaume-Uni
IV    La fosse Dochart
V    La Famille Ford
VI    Quelques phénomènes inexplicables
VII    Une expérience de Simon Ford
VIII    Un coup de dynamite
IX    La Nouvelle-Aberfoyle
X    Aller et retour
XI    Les Dames de feu
XII    Les Exploits de Jack Ryan
XIII    Coal-city
XIV    Suspendu à un fil
XV    Nell au cottage
XVI    Sur l'échelle oscillante
XVII    Un lever de soleil
XVIII    Du lac Lomond au lac Katrine
XIX    Une dernière menace
XX    Le pénitent
XXI    Le mariage de Nell
XXII    La légende du vieux Silfax

I

Deux lettres contradictoires

« Mr. J. R. Starr, ingénieur,
  « 30, Canongate.
   « Édimbourg.

« Si monsieur James Starr veut se rendre demain aux houillères d'Aberfoyle, fosse Dochart, puits Yarrow, il lui sera fait une communication de nature à l'intéresser.

« Monsieur James Starr sera attendu, toute la journée, à la gare de Callander, par Harry Ford, fils de l'ancien overman Simon Ford.

« Il est prié de tenir cette invitation secrète. »

Telle fut la lettre que James Starr reçut par le premier courrier à la date du 3 décembre 18.., — lettre qui portait le timbre du bureau de poste d'Aberfoyle, comté de Stirling, Écosse.

La curiosité de l'ingénieur fut piquée au vif. Il ne lui vint même pas à la pensée que cette lettre pût renfermer une mystification. Il connaissait, de longue date, Simon Ford, l'un des anciens contremaîtres des mines d'Aberfoyle, dont lui, James Starr, avait été, pendant vingt ans, le directeur, — ce que, dans les houillères anglaises, on appelle le « viewer ».

James Starr était un homme solidement constitué, auquel ses cinquante-cinq ans ne pesaient pas plus que s'il n'en eût porté que quarante. Il appartenait à une vieille famille d'Édimbourg, dont il était l'un des membres les plus distingués. Ses travaux honoraient la respectable corporation de ces ingénieurs qui dévorent peu à peu le sous-sol carbonifère du Royaume-Uni, aussi bien à Cardiff, à Newcastle que dans les bas comtés de l'Écosse. Toutefois, c'était plus particulièrement au fond de ces mystérieuses houillères d'Aberfoyle, qui confinent aux mines d'Alloa et occupent une partie du comté de Stirling, que le nom de Starr avait conquis l'estime générale. Là s'était écoulée presque toute son existence. En outre, James Starr faisait partie de la Société des antiquaires écossais, dont il avait été nommé président. Il comptait aussi parmi les membres les plus actifs de « Royal Institution », et la Revue d'Édimbourg publiait fréquemment de remarquables articles signés de lui. C'était, on le voit, un de ces savants pratiques auxquels est due la prospérité de l'Angleterre. Il tenait un haut rang dans cette vieille capitale de l'Écosse, qui, non seulement au point de vue phy

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