ŒUVRES COMPLÈTES

DE

G U Y   D E   M A U P A S S A N T


LA PRÉSENTE ÉDITION
DES
ŒUVRES COMPLÈTES DE GUY DE MAUPASSANT
A ÉTÉ TIRÉE
PAR L’IMPRIMERIE NATIONALE
EN VERTU D’UNE AUTORISATION
DE M. LE GARDE DES SCEAUX
EN DATE DU 30 JANVIER 1902.

IL A ÉTÉ TIRÉ DE CETTE ÉDITION
100 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE LUXE
SAVOIR:

60 exemplaires (1 à 60) sur japon ancien.
20 exemplaires (61 à 80) sur japon impérial.
20 exemplaires (81 à 100) sur chine.

Le texte de ce volume
est conforme à celui de l’édition originale: Monsieur Parent
Paris, Paul Ollendorff, éditeur, 1886.




ŒUVRES COMPLÈTES
DE
GUY DE MAUPASSANT

MONSIEUR PARENT



PARIS
LOUIS CONARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR
17, BOULEVARD DE LA MADELEINE, 17

MDCCCCX
Tous droits réservés.
{1} 

{2} 

TABLE DES MATIÈRES.

{3} 

MONSIEUR PARENT.

I

LE petit Georges, à quatre pattes dans l’allée, faisait des montagnes desable. Il le ramassait de ses deux mains, l’élevait en pyramide, puisplantait au sommet une feuille de marronnier.

Son père, assis sur une chaise de fer, le contemplait avec une attentionconcentrée et amoureuse, ne voyait que lui dans l’étroit jardin publicrempli de monde.

Tout le long du chemin rond qui passe devant le bassin et devantl’église de la Trinité pour revenir, après avoir contourné le gazon,d’autres enfants s’occupaient de même, à leurs petits jeux de jeunes{4}animaux, tandis que les bonnes indifférentes regardaient en l’air avecleurs yeux de brutes, ou que les mères causaient entre elles ensurveillant la marmaille d’un coup d’œil incessant.

Des nourrices, deux par deux, se promenaient d’un air grave, laissanttraîner derrière elles les longs rubans éclatants de leurs bonnets, etportant dans leurs bras quelque chose de blanc enveloppé de dentelles,tandis que de petites filles, en robe courte et jambes nues, avaient desentretiens sérieux entre deux courses au cerceau, et que le gardien dusquare, en tunique verte, errait au milieu de ce peuple de mioches,faisait sans cesse des détours pour ne point démolir des ouvrages deterre, pour ne point écraser des mains, pour ne point déranger letravail de fourmi de ces mignonnes larves humaines.

Le soleil allait disparaître derrière les toits de la rue Saint-Lazareet jetait ses grands rayons obliques sur cette foule gamine et parée.Les marronniers s’éclairaient de lueurs jaunes, et les trois cascades,devant le haut portail de l’église, semblaient en argent liquide.

M. Parent regardait son fils accroupi dans la poussière: il suivait sesmoindres gestes avec amour, semblait envoyer des baisers du bout deslèvres à tous les mouvements de Georges.{5}

Mais ayant levé les yeux vers l’horloge du clocher, il constata qu’il setrouvait en retard de cinq minutes. Alors il se leva, prit le petit parle bras, secoua sa robe pleine de terre, essuya ses mains et l’entraînavers la rue Blanche. Il pressait le pas pour ne point rentrer après safem

...

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