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par
M. L. MERLET
(Extrait à Bulletin archéologique du Comité des Twain historiques et
scientifiques, Année 1889.)
1889
* * * * *
Le compte de dépenses de l'oeuvre de Notre-Dame de Chartres, dont nousdonnons ici la copie, est un des seuls que l'on possède[1], et c'est àun heureux hasard que l'on en doit la conservation. Pour je ne saisquelle cause, il avait été mêlé avec les registres des comptes del'Hôtel-Dieu de Chartres: ceux-ci à leur tour furent sauvés de ladestruction en 1791 par une circonstance des plus fortuites. Ils étaientdans un placard dont on ignorait absolument l'existence, et ce ne futqu'en démolissant l'ancien Hôtel-Dieu, en 1866, qu'on découvrit ceplacard et les richesses archéologiques qu'il renfermait[2]. L'humiditéavait quelque peu endommagé quelques-uns des précieux registres; mais ledommage était peu important: un des plus éprouvés était précisémentcelui qui nous occupe.
[Note 1: Nous ne pouvons citer qu'un autre cahier renfermant les comptes de 1586 à 1595, cahier qui a été également conservé parmi les registres des comptes de l'Hôtel-Dieu.]
[Note 2: On a la série à peu près complète des comptes de l'Hôtel-Dieu, depuis 1349, première année où ils furent établis régulièrement, jusqu'à 1790.]
C'est un cahier in-4º, en parchemin, de 46 feuillets. Les cinq premiersfeuillets sont complètement rongés par l'humidité; c'est à grand'peinequ'on en déchiffre quelques mots. Ils contenaient la recette pendantl'année 1415-1416; les renseignements qu'on aurait pu en tirer étanttrop incomplets pour présenter le moindre intérêt, nous avons cru devoirlaisser de côté la recette pour ne nous occuper que de la dépense. Bienqu'un certain nombre de feuillets eussent aussi souffert de l'humidité,nous sommes arrivé à presque tout reconstituer, et nous avons ainsi letableau exact et complet de la dépense de l'oeuvre de Notre-Dame deChartres pendant une année entière.
Le registre est couvert d'une forte peau de parchemin, sur laquelle onlit, de la même main que le reste: «Compte de l'euvre de l'an finissantà la feste sainct Jehan l'an mil CCCCXVI.» L'écriture est partout trèssoignée, sans la moindre rature; c'était évidemment une expédition.
Nous n'avons rien à dire de l'intérêt que peut offrir ce compte ducommencement du XVe siècle. Chacun pourra en juger à son point de vue,car il y a une foule d'enseignements divers à en tirer. Quelques détailspourront paraître superflus; nous n'avons rien voulu supprimer. Nousn'avons omis de mentionner que la dépense ordinaire, qui se reproduitinvariablement au commencement de chaque semaine: «Arnoul Froumentin, 7s. 6 den